Vedène — Là où nos déchets deviennent visibles

Ingo Hoffmann
16 nov.
2 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 nov.

Visiter le pôle de valorisation de Vedène a été un choc. Un choc silencieux, sans violence apparente, mais lourd de vérité.

Ce que nous appelons “tri”, “valorisation”, “gestion des déchets”, ce ne sont pas des mots abstraits. Derrière ces mots, il y a des machines, des murs, des flux…et des mains.

Car avant d’être une question technique, c’est une question humaine.

Dans les tapis de tri, j’ai vu passer les traces de nos vies quotidiennes : bouteilles encore poisseuses, sacs, restes de tout. J’ai vu les immenses balles compressées, prêtes à partir vers d’autres transformations. J’ai vu aussi ce qu’on ne montre jamais : les erreurs, les dangers, les explosions. Un aérosol de “Crème Deluxe” oublié dans une poubelle peut faire des dégâts violents. Une seringue mal jetée peut blesser. Un simple geste négligent peut mettre en danger ceux qui trient ce que nous voulons oublier.

Et puis il y a cette phrase que j’ai entendue :« Au moins, ils ont du boulot. »

Une phrase qui frappe. Une phrase qui dit tout : notre inconscience, nos paradoxes, notre confort bâti sur l’invisible.

Cette visite m’a ouvert les yeux. Elle renforce ma conviction que La Pyramide du plastique, œuvre en cours de création, ne doit pas embellir la matière — mais la révéler. La montrer telle qu’elle est : lourde, persistante, accumulée.

Ce blog ne sera pas un espace éducatif. Ce sera un carnet de regard, un lieu où je partage ce que je vois et ce que je ressens, sur le terrain et dans l’atelier. Un fil tendu entre l’industrie, l’art et notre responsabilité collective.

À Vedène, j’ai vu le revers de nos habitudes. Et je veux continuer à le montrer

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“STOP.

Un mot banal, mais ici il résonne autrement :

stop à l’oubli, stop à l’indifférence,

stop à l’illusion que nos déchets disparaissent.”